Vendredi 13 janvier

Bonjour,

Les travaux se sont poursuivis hier jeudi.

Deux réunions portant chacune sur le revenu et les conditions de travail des chauffeurs, une avec les plateformes et l’autre avec les associations représentant les chauffeurs.

Je rends compte dans ce billet de la réunion avec les plateformes. Un second billet portera sur celle avec les organisations de chauffeurs.

(Je rends compte ici des préconisations des plateformes VTC et non de mes propositions: cette première partie de la médiation est consacrée à dresser l’état des lieux et les positions des acteurs. Les propositions du médiateur pour sortir de la crise viendront plus tard). 

J’ai bien conscience que les propositions des plateformes visant à conférer aux VTC les mêmes avantages qu’aux taxis sans qu’ils supportent les mêmes sujétions peuvent provoquer une vive hostilité des taxis.)

Les plateformes retiennent les points suivant:

1) Des chauffeurs sont en difficulté (revenu faible en dépit d’horaires excessifs) mais ne sont pas majoritaires

Les plateformes soulignent que la situation de certains chauffeurs (VTC et plus encore LOTI) peut être difficile voire très difficile avec une rentabilité insuffisante en dépit d’horaires excessifs. Mais ce n’est pas, selon elles, la majorité.

Les plateformes disent connaître les causes de ces écarts. Elles citent: 

– la plus ou moins grande connaissance selon chaque chauffeur du marché et de la tarification, 

– la qualité du service, 

– le niveau de maîtrise de la gestion, 

– la capacité à contrôler les charges….

Quand on les interrogent sur les solutions, les plateformes en citent cinq, quatre dépendant de l’Etat:

faciliter la circulation des VTC (couloirs bus, voies accès aux aéroports….)

baisser les charges des chauffeurs en réduisant les normes exigées pour les véhicules, en réduisant la fiscalité….

renforcer le soutien et l’assistance des plateformes aux chauffeurs en matière commerciale, de gestion, de contrôle des charges…. Toutes les plateformes le font déjà et sont prêtes à faire plus. Mais elles craignent une requalification des chauffeurs en salariés si elles les assistent davantage. Elles souhaitent que ce risque soit écarté par une prise de position explicite des pouvoirs publics.

faciliter le passage sous statut VTC des chauffeurs LOTI.

Les plateformes insistent sur la concentration des situations difficiles principalement (mais pas exclusivement) parmi les chauffeurs sous statut LOTI. 

réduire les barrières à l’entrée de la profession

Toutes les plateformes insistent sur l’effet néfaste du nouvel examen comportant une épreuve pratique qui va ralentir le rythme des délivrances de la licence de VTC, en rendre le coût plus élevé pour les candidats chauffeurs.

Du coup, l’activité risque de manquer de chauffeurs.

2) Le revenu des chauffeurs. 

 Les plateformes disent ne disposer que de données parcellaires sur la constitution du revenu des chauffeurs.

 Le secteur des VTC, activité jeune et très dispersée souffre d’un manque de statistiques fiables et partagées. Les plateformes proposent que l’Etat formalise, collecte et publie les données utiles sur la profession 

3) L’activité VTC doit demeurer commerciale et concurrentielle. 

Les plateformes ne veulent pas que l’Etat fixe les prix.

C’est selon elles une pratique abandonnée depuis des décennies dans les activités commerciales et concurrentielles. Ses effets néfastes sont bien connus, disent-elles.

4) Un dialogue professionnel est nécessaire entre plateformes et chauffeurs.

Toutes les plateformes s’accordent sur cette nécessité. Cela pose la question de la représentativité des organisations représentant les chauffeurs. 

Les plateformes proposent de conduire ce dialogue chacune chez soi si l’Etat écarte tout risque de requalification. 

Elles ne sont pas favorables à une instance nationale dont la composition et les responsabilités seraient incertaines et dont elles craignent les dérives.  

2 réflexions sur “Vendredi 13 janvier

  1. « faciliter le passage sous statut VTC des chauffeurs LOTI »

    Quelle bonne idée ! Plus de chauffeur pour uber.

    Faire respecter les loi : avoir une carte de vtc pour exercer du vtc ( CAPA, heetch…). Un LOTI peux faire uberpool si il veut.

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  2. « – baisser les charges des chauffeurs en réduisant les normes exigées pour les véhicules, en réduisant la fiscalité…. »

    Il y a déjà les véhicules hybrides/électriques qui ne sont pas soumis aux règles sur la puissance, sur l’âge et la longueur du véhicule, donc au lieu de faire ce genre de remarque, les uber and co seraient bien gentilles d’accepter de laisser travailler les chauffeurs avec des voitures propres en termes écologie/esthétique et accessible (moins de 6000€)

    A l’heure d’aujourd’hui, Uber refuse les véhicules hybrides de plus de 6 ans, où est la logique dans celà, on peut m’expliquer ?

    « – réduire les barrières à l’entrée de la profession

    Toutes les plateformes insistent sur l’effet néfaste du nouvel examen comportant une épreuve pratique qui va ralentir le rythme des délivrances de la licence de VTC, en rendre le coût plus élevé pour les candidats chauffeurs.  »

    Forcément, réduire les barrières, peut-être par crainte que les chauffeurs actuels arrêtent justement à cause des prix, et par peur de devoir avouer que le métier est précaire…
    Pourquoi pas non plus facilité l’entrée aux écoles d’ingénieurs, de commerce, donner l’agrégation à des gens qui ne savent pas lire etc… Très bonne idée!

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