Dimanche 22 janvier

Mes deux billets de samedi matin rendant compte de la réunion plénière avec les plateformes et les associations de chauffeurs ont suscité plusieurs commentaires hostiles m’accusant de prendre parti en faveur des plateformes, et de la principale d’entre elles, Uber, et contre les chauffeurs dont je méconnaîtrais les difficultés réelles. 

Je dois l’avouer : ces propos qui me mettent en cause me touchent. Je crois conduire cette médiation depuis un mois avec comme seul objectif de chercher à accorder les parties et comme seule méthode, l’écoute et le dialogue avec tous.

Par ailleurs je ne vois pas comment on peut interpréter les résultats de cette réunion comme une acceptation du statu quo. Il est pour moi clair, au contraire, que lorsqu’on met en évidence que seule une partie, probablement minoritaire des chauffeurs peut atteindre ou dépasser le SMIC sans congés payés ni protection contre les arrêts de travail, on décrit une situation qui ne doit pas durer.

Apparemment, ceci n’est pas toujours compris.

Je vais donc bien préciser les conclusions de la réunion d’hier. Elles sont assez simples même si, bien sûr, elles sont les résultats de nombreux travaux et échanges (dont je rends compte chaque jour sur ce blog).

Oui, un chauffeur VTC peut dégager un revenu mensuel net d’environ 1700€ pour 60h d’activité par semaine. Oui c’est là un revenu et une durée d’activité qui sont constatés dans des activités proches de celles de VTC.VTC. Dire que c’est « correct » est effectivement inapproprié car cela semble dire « suffisant ». Ce n’est évidemment pas du tout de cela dont il s’agit. Il s’agit uniquement, sans porter de jugement, de constater que ce montant correspond à ce qu’on trouve dans des métiers proches.

Non cette situation n’est pas générale, loin de là, car les chauffeurs doivent respecter plusieurs conditions pour l’atteindre. Je les rappelle ici:

– accepter une durée d’activité particulièrement longue, même si elle n’est pas l’apanage des seuls VTC. Sur la base de 40h hebdomadaires, le revenu net est à peu près nul.

– parvenir à une maîtrise effective des charges. Payer 1500€ par mois pour le véhicule, comme c’est parfois le cas , conduit nécessairement à une impasse sauf à réaliser un chiffre d’affaires hors normes et donc tout à fait improbable.

parvenir à maximiser les recettes: choix des heures et lieux de travail, multi connexion,…. A moins de 21€ de chiffre d’affaire brut par heure, soit 16€ après prélèvement de la commission de plateforme, l’équilibrage financier devient inaccessible. J’ajoute que disposer de 23€ brut par heure, soit un peu plus de 17€ encaissés par le chauffeur, correspond à des situations fréquemment observées. Et les sources sont ici incontestables puisqu’il s’agit des versements opérés par les plateformes a des chauffeurs. Mais il est possible que les chiffres observés soient plus favorables que d’autres périodes dans l’année. 

Attention… !

Il ne faut pas confondre le chiffre d’affaires brut, qui correspond à ce que le client paye à la plateforme, et le chiffre d’affaires net, ce que perçoit le chauffeur. Personne n’affirme qu’un chauffeur peut atteindre 23€ ni même 21€ en net pour lui, mais 16€ à 17€. 

En outre ce revenu n’inclut ni congés ni protection personnelle. 

Il a bien été précisé que ce chiffre de 1700€ net étant mensuel, il ne comprend pas de congés annuels, (que le chauffeur doit donc financer en prélèvement sur son revenu mensuel), et ne comporte pas de couverture pour perte de revenu (alors que l’essentiel des charges continuent à courir) en cas d’arrêt de travail pour cause de maladie ou d’accident.

Enfin ces décomptes valent pour un indépendant au RSI. Ils ne peuvent concerner un auto entrepreneur car le plafond réglementaire de chiffre d’affaires serait dépassé ni un salarié LOTI qui doit en plus reverser environ 10% de son chiffre d’affaire à son capacitaire, soit autour de 400€ par mois.

Peut être aurait il fallu mieux le préciser et je le fais donc ici: toutes conditions précitées remplies un chauffeur indépendant au RSI peut dégager un revenu net pour lui supérieur au SMIC (mais en partie précaire dans l’attente de la couverture accident du travail prévue par la loi El Khomri et avec lequel il doit lui même financer la perte de revenu pendant les congés annuels). 

Mais tel n’est le cas ni pour un auto entrepreneur ni pour un salarié LOTI. Or on sait que la plupart des nouveaux chauffeurs arrivés depuis un an l’ont été sous le statut de salarié LOTI. 

18 réflexions sur “Dimanche 22 janvier

  1. Bonjour ici Tchatcheur.

    Un peu déçu de voir des chauffeurs vous attaquer.

    J’ai repris vos chiffres, lisser les revenus sur 11 mois, les charges sur 12 mois et après fiscalité je tombe sur :

    2100€ avant impôt, sans prise en compte des congés (comme vous donc)
    1750€ avant impôt, en prenant en compte 5 semaines de congés annuels

    et donc :

    – 1450€ si le chauffeur se paye en dividende (si il est en SASU avec la taux réduit de l’IS à 15%)
    Il a bien évidemment 0 protection sociale et risque un redressement social si c’est son seul revenu.

    – 940€ si le chauffeur se fait une fiche de paie et qu’il est en SAS.

    Ces fameux 10% du chauffeur LOTI sont les 400€/mois qu’un chauffeur va payer a un capacitaire pour avoir un compte Uber actif.
    Mais beaucoup de chauffeurs passant par la LOTI font de la location déguisée et des capacitaires décomptent 120€ du CA/JOUR.
    D’autres vont également être rémunéré à hauteur de 35% du CA généré.

    Dans votre étude faite en plénière ce que l’on peut unanimement conclure c’est que tous les CAPACITAIRES LOTI travaillant avec les plateformes et prétendant salarier leurs chauffeurs TRICHENT car :

    Il est impossible pour eux de payer un chauffeur 9,67€/h brut comme la loi leur impose.

    En espérant que la médiation continue dans les meilleures conditions.

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    1. Petite précision, concernant les dividendes, il faut ajouter encore 15,5% environ de charges sociales que sont la CSG et CRDS, ce qui passe le salaire selon vos calculs de 1450€ à environ 1220€

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  2. Monsieur Le médiateur

    Je suis désolé de vous pousser à travailler un dimanche. Mais c’est le lot de nombreux VTC.
    Que dieu me pardonne si je vous accuse injustement de partialité dans ce dossier. Je ne doute pas de votre honnêteté mais l’enjeu est vital pour le vtc. Cela exige de nous d’être Intraitables sur la description de La réalité de notre profession.

    Je partage avec vous Mon message à Les collègues en réaction à vos affirmations.
    —————————-

    MEDIATION! Coup de théâtre!

    Le médiateur travaille le dimanche et réagit aux interpellations que nous avons formulé l’accusant parfois d’épouser la thèse de Uber.

    Dans ce billet dominicale il essaie de rectifier le tire en réinterprétant les chiffres de 1700€ par mois pour 60h/semaine et Les 21-23€/ heure de chiffre d’affaire.
    Il considère que c’est un chiffre brute avant prélèvement de nos commissions de 25 à 30%.

    On assiste à un jeu de mots équivoque sur les chiffres pour éviter de parler du fond du problème. Tout ça reste très flou et insuffisant, et donne l’impression que le Médiateur veut un match nul entre vtc et plateformes.

    Sans l’accuser de partialité je dirais qu’il ne remet pas du tout en cause le model d’uber et passe sous silence les tarifs, leur niveau jugé très bas décidé unilatéralement et contesté.
    Il n’évoque nullement les niveaux des commissions exorbitants prélevés sur le CA des chauffeurs de 25 à 35%.

    IL SE CONTENTE de pointer l’inadaptation du système de couverture sociale et du RSI, et relate la loi travail El Khomri pour évoquer les accidents de travail. Bientôt il nous dira que notre mauvaise rentabilité serait due à l’interdiction des couloirs de bus et l’absence des stations dans les aéroports. C’est comique…

    Est ce qu’il voudrait adapter notre système social pour correspondre aux exigences du système esclavagiste d’uber?

    C’est exactement la position de Uber et sa stratégie de renvoyer la balle à l’état français.
    Uber depuis Le début se défend en disant que c’est pas la faute des tarifs trop bas ni La commission trop haute si le chauffeur n’est pas rentable. Mais c’est la faute du chauffeur qui n’est pas assez débrouillard dans ses choix des créneaux horaires et des lieux de maraude et aussi La faute du système sociale Français qui n’est pas à son goût.

    Eh bien c’est exactement ce que retient Monsieur Le MÉDIATEUR. Et à ce titre il ÉPOUSE LA POSITION DE UBER À 100% sans le vouloir peut être.

    Or Uber est condamné à salarier tous les chauffeurs VTC à Londres et se voit imposer de travailler avec les taxis en Allemagne en respectant leurs tarifs.

    Alors est ce encore une médiation pour rien ?

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  3. Je rejoins MARCO VTC dans ces propos.

    – En calculant la rentabilité du chauffeur avec une voiture à 0€ (oui oui 0€), ça ne règle pas le problème.

    – Avec votre approche, je suis confiant sur la conclusion que vous allez apporter à savoir : La baisse du CA des chauffeurs augmentent la pénibilité du travail et donc influe sur les risques de sécurité routière (car oui à aucun moment de la médiation vous avez prévu de parler accidentologie/pénibilité je trouve ça bizarre)

    – On peut commencer à comprendre en vous lisant qu’Uber a besoin de chauffeurs peu formés, un poil fraudeur pour maintenir des prix bas. En recommandant un renforcement des contrôles voire même en imposant que l’État fasse le contrôle à Uber, ça sera un bon début et forcément Uber ne pourra que s’adapter les situation et ainsi arrêter de pratiquer des tarifs de toxicomanes.

    Dernier point (Hors Sujet) : Monsieur Rapoport, je viens de voir à la télévision que nous sommes en circulation différenciée ce lundi. Je suis sur que si Uber n’était pas là à pousser des dizaines de milliers de berlines diesel à tourner à vide, en les incitant à marauder, la situation serait que meilleure. N’oublions pas que le VTC fait de la réservation.

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  4. Monsieur le médiateur,

    Je constate avec plaisir que vous arrivez dans vos conclusions sur des chiffres de rémunération soit 1700 euros, proches de ceux que j’avais évoqués dans mon billet en réponse à votre compte rendu du 13.

    Er chacun semble prendre conscience aujourd’hui que les montants qui circulent ne considèrent pas le provisionnement des congés payés soit ordinairement 10% de la rémunération perçue plus les charges du mois en cours.

    Il me paraît opportun au delà des actions d’incitation à une meilleure protection sociale que vous allez mener (et qui semblent recueillir l’aval des plateformes), que vous orientiez votre réflexion sur un point clé, lequel serait la nécessité pour les plateformes d’augmenter la rémunération des chauffeurs afin de permettre à ces derniers d’intégrer la possibilité de compenser au moins partiellement les périodes de faible activité par des prises de repos et de bénéficier d’une meilleure répartition de la valeur ajoutée produite.

    Pour fonder ma réflexion sur ce point, je reprendrai un des premiers exemples d’ubérisation connu, en tout cas par ceux d’un «certain âge», exemple pour lequel l’évolution du marché est significativement observable aujourd’hui.
    Et qui nous permettra de savoir vers quel monde nous souhaitons aller.

    D’avance je vous remercie de pardonner la longueur nécessaire de ce billet.

    Uber nous dit : (interview BFMTV de cette semaine), « nous irons là où le consommateur nous portera ».
    Et Uber, comme chacun sait, envisage à moyen terme que le passager ne paye plus pour « l’autre type dans la voiture ».
    Et que veut le consommateur ? Dépenser toujours moins pour un service toujours meilleur (ce qui est naturel).

    J’en viens à mon exemple d’ubérisation précoce et aux évolutions prévisibles:

    Première observation :
    Sous la pression des consommateurs, les pétroliers ont fini par remplacer dans les stations service, les pompistes par des robots ;
    Les pompistes se sont fait ubériser par les pétroliers…
    Du coup : aujourd’hui nous faisons nous même le plein de nos voitures !

    Deuxième observation :
    Les supermarchés, ont utilisé l’appât du carburant ‘encore moins cher’ pour faire venir les clients dans leurs magasins.
    Les pétroliers se sont fait ubériser par la grande distribution.
    Et aujourd’hui il est devenu courant de faire le plein à Carrefour sans mettre un pied dans leur magasin !

    Conséquence :
    Les pétroliers, confrontés à la concurrence de la grande distribution, sont maintenant obligés de mettre en place des stratégies marketing d’ampleur pour faire revenir les clients dans leurs stations service avec des contraintes de rentabilité extrêmement faible.

    En quoi tout cela concerne-t-il notre sujet ?
    Le consommateur surtout en ces périodes de crise est avide de gain de pouvoir d’achat. Mais baisser indéfiniment les prix pour gagner des parts de marché dans cette activité conduit dans une impasse (j’ose l’image).

    En effet la loi du « le premier gagne tout » ne s’appliquera pas dans le transport de personnes car un chauffeur ne pourra jamais prendre plus de un (deux avec pool) clients en même temps. De plus la barrière à l’entrée que constitue l’application est facilement contournable (et contournée).

    Donc Uber est contraint pour convaincre ses investisseurs de rester calmes et sereins malgré les pertes considérables de notoriété publique (liées au « don des petits pains le premier jour »), de laisser le paradigme du « premier gagne tout » subsister pour que sa chaîne de Ponzi perdure et de tenter d’augmenter de façon exponentielle le nombre de chauffeurs pour « tuer le marché », accroitre le CA global et laisser ses actionnaires espérer à terme un potentiel de gains.

    Pareil pour les autres plateformes. Et on sait déjà pour Heetch combien de millions d’euros vont perdre les investisseurs.

    De plus Uber doit se montrer comme une vitrine, un peu le pilote d’une franchise, à Paris pour gagner auprès des dits investisseurs le temps nécessaire à supprimer « l’autre type ».

    Cependant, « l’autre type » entre temps aura permis à Uber en lien avec Voitures Noires (pour ne pas les nommer) et d’autres de constituer suffisamment de réserves pour qu’ils puissent lancer de concert leur voiture autonome, le laissant sur le carreau de la modernité.

    Ma proposition

    « L’autre type », « le partenaire » a investi du temps et de l’argent dans le développement de cette activité.
    Dans le cycle d’exploitation actuel de sa Boîte, la rémunération de ses actifs (capital et autres immobilisations) n’est pas préservée. Autrement dit, à chaque fin d’exercice il n’est pas possible de faire des dotations permettant de reconstituer à terme les investissements.
    Pour parler plus simplement, au bout de 4 ans la voiture est usée et il faut repartir à zéro sur un financement pour acquérir un nouvel outil de travail.

    Question : « l’autre type » n’est-il pas dans ces conditions purement et simplement un prolétaire ? Ce qui induit l’idée de salariat déguisé…

    La rémunération ( à hauteur de la qualification requise) devrait donc intégrer la dépréciation de cet actif soit en gros 6000 euros par an en sus d’une rémunération du capital de 10% l’an soit 500 euros et les charges du mois d’arrêt pour congés disons 2000€.

    Ainsi donc pour reprendre vos chiffres, « l’autre type » qui fait 60 heures par semaine avec l’une et/ou l’autre des plateformes devrait pouvoir gagner en 47 semaines:
    (60 h x 52 semaines x 18 €) + 6000€ + 500€ + 2000= 65000€
    Soit 23€ de l’heure, hors commission 20 à 25% à répercuter selon la plateforme.

    Ce qui représente grosso modo, il est remarquable de le constater, l’offre de départ garantie par Uber en 2015 pour recruter de nouveaux chauffeurs soit 31 euros l’heure connectée.

    Quand on sait que la vitesse moyenne dans Paris (constatée par moi sur plusieurs années) est de l’ordre de 20 km/h avec une tendance à la baisse depuis la fermeture des quais et que le temps de connexion par heure est de 40mn (voir calcul FTC pour NY City et San Francisco), la bonne formule pour une heure de connexion (avec prise en charge de deux courses par heure) pourrait être :

    [(20 km/h x prix au km) + 60 mn x prix à la minute) + (2 x prix de la prise en charge)] x τ= 31€/heure
    τ étant le taux de connexion exprimé en pourcentage d’heure (ici 66%).

    Et je pense que là on pourrait commencer à parler d’équité du partage de la valeur ajoutée.

    Pour information, en remplaçant les variables par les prix publics de chaque plateforme, on peut établir un graphe, reprenant en pourcentage du taux de connexion (100% à 50% d’une heure) les courbes de CA prévisible des chauffeurs commission incluse, ce qui règle les contestations reçues ici ou là, la seule variable étant τ le taux de connexion.

    La vraie question est: comment convaincre les plateformes d’augmenter leur prix (et non baisser leur marge) sans tomber sous le coup de la loi en termes d’entente ?

    Accessoirement, il serait bon

    d’une part, d’impliquer l’ADIE pour permettre à ces gens de financer l’acquisition des véhicules par les chauffeurs VTC sans qu’ils soient obligés de passer par des rapaces (voir conclusions de la FTC).

    d’autre part d’imaginer dans un deuxième temps, pour éradiquer les loueurs indélicats et autres LOTI, un mécanisme qui obligerait les chauffeurs VTC à justifier de la réelle propriété de leur véhicule ; quelque chose dans le genre de feu ATOUT France qui exigeait cette preuve sous forme de contrat de prêt ou de facture et d’éliminer ainsi les productions de justificatifs bidon (du genre location de voiture pour 6 mois par exemple).

    NB. Laisser les plateformes « aider » les impétrants, c’est rendre ces derniers dépendants. Comme on dit dans les affaires « ils sont liés par le haut et par le bas » et donc corvéables à merci.

    Bon courage,

    Patrick

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  5. Bonjour M. Rapport,

    Dans ce cas, nos chiffres correspondent : en période d’activité normale, un « bon chauffeur » fait environ 20-22€ nets de moyenne à l’heure, voire un peu plus pour ceux qui habitent Paris où la banlieue huppée (ils peuvent plus facilement rentrer chez eux pendant les heures creuses et travailler en coupure pour capter les heures de pointe le matin ET le soir ; les autres sont obligés de choisir le matin ou le soir). Mais si on tient compte des périodes creuses (en particulier les 4 mois de vacances scolaires et début janvier), alors la moyenne annuelle tombe effectivement entre 15 et 17€ nets (après commissions). A partir de là, on parle de la même chose.

    Aussi, pour vous donnez un ordre de grandeur, j’ai un ami qui a une entreprise de nettoyage et il lui arrive très souvent de faire appel à des hommes/femmes de ménage qui ont le statut Auto-entrepreneur, et il les paie au minimum 15€ HT de l’heure (pas de TVA en Auto-entrepreneur), voire plus (ça dépend du type de nettoyage et des horaires -nuit ou WE-)… C’est le prix du marché. Et les frais d’une femme de ménage sont à peu près égal à zéro (pas de berline, pas de gasoil, pas d’assurance, pas d’amendes et pas de risque d’accident, etc), et elle n’ont pas besoin de bosser quinze jours-trois semaines avant de gagner le premier euro.

    En tout cas, votre nouveau message est encourageant, on part sur des chiffres qui correspondent effectivement à la réalité.

    Cordialement.

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    1. A lire l’article du Parisien daté du 23 janvier, en particulier sa conclusion, il semble que vous voyiez adepte du double langage. Décidément, vous prenez vraiment les chauffeurs VTC pour des imbéciles… ça ne va pas vous porter chance, ni à vous, ni aux applis…

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  6. Bonsoir monsieur,

    Je souhaiterais élargir mon activité afin de ne plus être dépendant des applications.
    Je vous demande de permettre à la profession Vtc l’activité de livraison urbaine de produits de grande consommation « chocolat, fleurs, plats cuisinés, petite conciergerie « . Il y a aujourd’hui beaucoup de clients internet « interflora, allo resto » qui recherche ce genre de prestation indépendante et vu le prix de 80% des courses uber « 5€ à 8€  » il n’y aura pas de différence. À titre indicatifs Le tarif de livraison d’allo resto est d’environ 7€.
    Cette activité ne gênerait personnes ! Ni les taxis, ni les sociétés de livraison et permettrait l’émergence d’autres marchés à moindre coût.
    Nous transportons des hommes,des femmes , des enfants, des gens âgés, des chiens… et on ne peut pas emmener une pizza!!! Avouez que c’est vraiment con !
    On a passé un examen pour transporter des vies! Alors je trouverais aberrant de passer un examen pour exercer la même fonction mais cette fois pour livrer des objets consommables.

    Soyons tous simplement logique monsieur ! Arrêtons de faire compliqué quand on peut faire simple! Je vais finir par croire que c’est devenu une habitude à la française.

    Merci pour votre travail, mais je pense que nous, les participants et lecteurs aimeraient bien vous voir répondre à certains commentaires.

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    1. Je ne souhaite pas toucher à la profession de livraison de petits colis! C’est pour cela que j’insiste sur les mots grande consommation ,voir périssables.

      Il faut faciliter les choses en créant une réglementation légère sans obligation dreal pour certains objets que je qualifierais de grande consommation pour particuliers.

      Merci

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    2. La pizza est un mauvais exemple pour les odeurs évidemment ! Ce que je veux dire, c’est que je souhaiterais pouvoir livrer tout objets qu’un client peut transporter habituellement. Comme ramener un bagage ou des document.

      Merci

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  7. Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

    https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F31027 :

    « À la fin de la course, le conducteur doit retourner à l’établissement de son exploitant ou stationner hors de la chaussée (un parc de stationnement ou un garage par exemple), sauf s’il justifie d’une autre réservation préalable.
    (…)
    Le chauffeur est donc dans l’obligation d’un retour à la base dès l’achèvement de la prestation sauf s’il justifie d’une réservation préalable ou d’un contrat avec un autre client. »

    -> Vous dites que les chauffeurs doivent optimiser leurs zones et lieux de travail en fonction de l’activité (sic)
    -> Vous ne tenez pas compte des charges de stationnement privé (re-sic)
    -> Tant qu’à faire, incluez le chiffre d’affaires des stations de taxis et du transport conventionné (re-re-sic)

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  8. L’ultra libéralisme sauvage sous les yeux de l’Etat;

    Malheureusement une médiation ne peut pas résoudre les problèmes entre des victimes et un bourreau.

    Les chauffeurs VTC sont sensés être indépendants, ils doivent décider des prix ou participer dans l’élaboration de ceux ci.

    Des indépendants qui font des formations , passent des examens , reçoivent des licences sans lesquelles Uber ne peut pas s’implanter en France. Des indépendants qui investissent pour l’achat de voitures de haut standing (obligation par la loi) , et pire , des indépendants qui travaillent près de 60 heures pour gagner autour d’un smig sans protection ni congés.

    Malheureusement nous ne pouvons pas mettre un violeur et une violée autour d’une table de médiation pour en discuter de l’agression.

    La saisine de la justice me semble une voie pour le respect des Droits et de la dignité des chauffeurs VTC

    Sentiments distingués

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  9. Monsieur le Médiateur

    C’est 29,75€ l’heure.

    Je ne vais pas vous infliger la lecture des calculs et des tableaux qui ont abouti à déterminer le CHIFFRE D’AFFAIRE HORRAIRE BRUT d’un chauffeur travaillant pour les plateformes pour espérer gagner UN SMIC en 40 heures de TRAVAIL par semaine.

    OUI Il est de 29,75€ /h

    Vous avez déjà constaté 21-23€/ heure actuellement selon les plateformes. C’est largement en dessous du seuil de rentabilité pour un travail de 40h.

    Ce chiffre est tiré d’une série de simulations en tenant compte des créneaux horaires et des zones les plus favorables ainsi que des tarifs flexibles pratiqués par uber et chauffeur privé. Différents senari sont envisagés selon les status et Les profils ainsi que les choix de financement de la voiture. Seuls le senario le plus favorable a été retenu. CES SIMULATIONS ONT ÉTÉ CONSOLIDÉES PAR DES DONNÉES ET RESULTATS RÉELS OBSERVÉS CHEZ DE NOMBREUX CHAHFFEURS EN SITUATION SUR LE TERRAIN.

    CONCLUSION:
    Avec le CA de 29,75€ /h:

    Si le chauffeur travaille 40 heures par semaine il espère gagner le Smic.

    Si le chauffeur travaille 50 heures par semaine il espère gagner 1,3 fois le Smic.

    Si le chauffeur travaille 60 heures par semaine il esoère gagner 1,66 fois le smic.

    Impossible de travailler plus de 60 heures à cause de l’insuffisance des créneaux horaires rentables disponibles. Si on travaille plus de 60h par semaine l’augmentation du revenu n’est pas significative.

    Donc votre appréciation doit être contenu dans une fouchette de 40 à 60 heures.

    Le seuil de rentabilité pour les 40 h est un chiffre d’affaire brut hebdomadaire de 40×29,75= 1190€ avant prélèvement de 25% de commission. Équivaut à 5230€ de CA BRUT MENSUEL c’est la base pour GAGNER un SMIC.

    Pour atteindre ce chiffre de 29,75€ par heure les TARIFS Uber doivent être revalorisés de 50% à la hausse. Et le nombre des VTC actifs sur LES PLATEFORMES doit diminuer drastiquement d’au moins 40% pour optimiser le taux de remplissage par véhicule à 65%.

    LES DONNÉES ET BASES DE CALCULS SONT DISPONIBLES

    BIEN À VOUS.

    MARC H,
    COLLECTIF UVTC

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  10. bonjour Mr le médiateur désolé si nos commentaires sont parfois acide mais ils ne rendent comptent que de nos difficultés.

    en effet les données émises par les plateformes sont au contraire de votre affirmations parfaitement discutable puisque ils ne sont ni consultables ni véritables quelle période ? quels chauffeurs ? quels nombres ? ils sont partielles et partials et de part mon expérience je me permet de les contester c’est 23€/h au meilleur de l’année c’est a dire 4 mois dans l’année et encore sans avoir aucun soucis immobilisation du véhicule ou immobilisation du chauffeur (oui on en est la)
    pr le congé le chauffeur doit déduire 10% sur l’ensemble des ses revenues certes mais également ces charges fixe comme son crédit voiture son assurance etc qui ne partent pas en vacances eux.

    les plateformes semblent vouloir vous orienter vers d’autres pistes que la tarification (qui est quand même l’apanage d’un indépendant) et la commission en vous parlant des taxis, des voies de bus (que bcp de vtc emprunte déjà) etc c’est ce qu’on appelle botter en touche avec le risque de rallumer une guerre dont nous ne voulons pas part ailleurs

    nous sommes capables de décider de nos tarifs si nous sommes indépendants c’est quand même grotesque de se voir imposer des tarifs par des gens qui ne paient pas nos factures et pour qui nous faisons le boulot sinon que l’on devienne salarié si les plateformes sont sur de leur business mais ça n’arrivera pas nous laissant seul assumer la non-viabilité du VTC en espérant un turnover qui pourra les faire vivre eux mais pas les chauffeurs

    cdlt un vtc désabusé

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  11. Mr le Médiateur,

    Je suis chauffeur VTC et je vous cite :
    « Il est pour moi clair, au contraire, que lorsqu’on met en évidence que seule une partie, probablement minoritaire des chauffeurs peut atteindre ou dépasser le SMIC sans congés payés ni protection contre les arrêts de travail, on décrit une situation qui ne doit pas durer. »

    Pour que ça ne dure pas, c’est simple !

    Il faut que les plateformes AUGMENTENT la rémunération des chauffeurs.
    Ils baissent leur com’ ou ils augmentent leurs tarifs, c’est leur problème, pas le nôtre vu que c’est eux qui fixent des règles que nous subissons!…

    Vous allez me répondre que rien ne peut les contraindre.
    Évidemment que si !
    Mais pas directement. Faites comme eux, faites pression, ça tombe bien, vous représentez l’Etat si j’ai bien compris.

    Or tout le monde se tourne vers l’Etat; enfin … tous ceux qui disent représenter les chauffeurs.
    Mais au fait, l’Etat a bien promulgué une loi à la fin de l’année dernière: la Loi n° 2016-1920 du 29 décembre 2016, celle de Grandguillaume, non ?

    Et qu’est ce qu’elle dit cette loi dans son article 5 ?
    II.-Par dérogation au II de l’article L. 3112-1 du code des transports, les entreprises de transport public collectif de personnes exécutant, à la date de promulgation de la présente loi, dans les périmètres mentionnés au même II, des services occasionnels avec des véhicules motorisés comportant, outre le siège du conducteur, huit places assises au maximum, peuvent continuer à exécuter de tels services pendant un an à compter de cette même promulgation.

    Et bien ce n’est pas compliqué ;
    Vous allez expliquer aux plateformes que si elles refusent d’augmenter la rémunération des chauffeurs par un moyen ou un autre, vous allez recommander dans votre rapport au Parlement de faire remplacer les deux mots « un an » par les deux mots « 3 mois » dans l’article 5.

    A ce moment là, vous allez voir dans votre négociation, il y a deux options :
    1°) Les plateformes restent sur leur position, la modification de la loi risque fort d’être votée.
    Conséquence :le nombre de chauffeurs diminue après 3 mois (plus de LOTI) mais la rémunération de ceux qui restent augmente vu que la demande va dépasser l’offre,
    Par contre, les plateformes (vu le turn over des chauffeurs) perdent « grave » du chiffre d’affaire.

    2°) Les plateformes obtempèrent.
    Conséquence : tout le monde est gagnant, elles gardent leurs chauffeurs LOTI pendant encore un an et nous, chauffeurs non représentés, améliorons notre situation sans qu’il y ait détérioration de « l’emploi ».

    Et vous aurez réussi votre médiation.

    Salutations

    Nounours

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